Groupe de réflexion des institutions de mémoire sur le paysage post-COVID-19
Message de la bibliothécaire et archiviste du Canada
Le moment historique que nous vivons me semble être l’une de ces rares périodes de transformation sur lesquelles nos descendants liront et auxquelles ils réfléchiront pendant des générations. La pandémie a été un événement « cygne noir » pour l’ensemble de la société, dont l’incidence est sans précédent – et le secteur des institutions de mémoire (bibliothèques, services d’archives et musées) ne fait pas exception. Elle a transformé notre vie professionnelle et notre quotidien.
Voilà pourquoi j’ai organisé le Groupe de réflexion des institutions de mémoire sur le paysage post-COVID-19, un forum leur permettant de réfléchir aux nouveaux rôles et aux nouvelles possibilités que la pandémie a révélés – compte tenu de l’évolution des réalités sociales – et à la nécessité du renouvellement des stratégies. Nous nous sommes réunis pour échanger nos idées afin de renforcer la présence numérique des institutions de mémoire, de démontrer leur pertinence en cette période de crise, de renforcer les capacités au niveau local, de redéfinir la valeur sociale des bibliothèques, des archives et des musées, et, en tant que communauté, de commencer à nous réinventer.
Plus de 60 participants issus de divers secteurs de la communauté des bibliothèques, des archives et des musées ont contribué à la conversation, qu’il s’agisse de musées individuels, de bibliothèques éloignées, de collectivités autochtones, de partenaires universitaires ou d’institutions nationales et locales. Je les remercie pour leurs contributions réfléchies à cette entreprise.
Le présent rapport met en évidence les principaux thèmes qui ont émergé de la conversation – ainsi que certaines propositions de pistes à suivre pour notre communauté. Les problèmes qui se posaient à nous avant la pandémie demeurent, mais ils ont subi des changements et se sont intensifiés; nous devrons trouver des moyens de nous adapter. Nous devrons également mettre au point des façons de nous soutenir mutuellement, encore plus que par le passé.
En fin de compte, j’espère organiser un sommet (en personne, souhaitons-le!) pour poursuivre ces conversations. Je me réjouis à l’avance de la poursuite de notre collaboration!
1. Introduction
Reconnaissant la nécessité d’un questionnement plus approfondi sur la façon dont la pandémie touche les institutions de mémoire (bibliothèques, services d’archives et musées), Bibliothèque et Archives Canada (BAC) a organisé un groupe de réflexion virtuel au début de 2021 pour discuter de la situation de ce secteur pendant et après la COVID-19. L’objectif était de découvrir de nouveaux rôles et de nouvelles possibilités pour les institutions de mémoire qui découlent de l’évolution des réalités sociales du secteur, tout en relevant les défis connexes.
Ce rapport présente un aperçu du groupe de réflexion et de ses activités connexes, y compris les facteurs qui ont contribué à donner l’impulsion à l’événement, un résumé des discussions qui ont eu lieu au cours des différentes sessions, des thèmes récurrents et des questions qui ont fait surface tout au long de l’événement, et des considérations pour le secteur à mesure qu’il progresse.
L’objectif du rapport est de saisir les observations et les idées inestimables qui ont été générées au cours des activités du groupe de réflexion afin de les diffuser à un public plus large. Le rapport servira également de point de départ à la discussion d’un ensemble de principes directeurs pour aider la communauté des institutions de mémoire à aller de l’avant pendant cette période transitoire.
2. Groupe de réflexion des institutions de mémoire sur le paysage post-COVID-19 : description de l’événement
Le groupe de réflexion était composé de quatre sessions thématiques virtuelles tenues entre le 12 février et le 16 mars 2021, ainsi que d’une cinquième session de synthèse tenue le 23 mars 2021.
Avant chaque session, BAC a invité un représentant du secteur des institutions de mémoire à rédiger un document de travail lié au thème en question. Ces documents ont offert une perspective sur les considérations clés pour la communauté des bibliothèques, des archives et des musées. Ils ont aussi fourni un tremplin pour des discussions fructueuses au cours des sessions. Les six documents de discussion du groupe de réflexion sont disponibles sur le site Web de BAC.
Le groupe de réflexion a rassemblé divers groupes de personnes issues des institutions de mémoire locales, régionales et nationales – ainsi que des experts de la communauté plus large des arts, de la culture et du patrimoine – afin de favoriser un échange dynamique d’idées. Il a réuni un éventail de voix représentant les diverses régions du Canada et les points de vue de personnes de différents milieux. Pour une liste complète des participants au groupe de réflexion, veuillez consulter
l’annexe.
Le groupe de réflexion a abordé les cinq thèmes suivants :
Sessions du groupe de réflexions, Thèmes et Dates
Session | Thème | Date |
---|
1 | Renforcer la présence numérique des bibliothèques, archives et musées | 12 février 2021 |
2 | Démontrer la pertinence des institutions de mémoire dans un contexte de crise – renforcer les capacités au niveau local | 23 février 2021 |
3 | Renforcer les capacités au niveau local | 26 février 2021 |
4 | La valeur sociale des institutions de mémoire dans le paysage post-COVID-19 | 16 mars 2021 |
5 | Réinventer les institutions de mémoire (récapitulation) | 23 mars 2021 |
3. État du secteur des institutions de mémoire avant la COVID-19
Défis auxquels le secteur est confronté
Avant la pandémie, le secteur canadien des institutions de mémoire devait relever un certain nombre de défis liés aux perceptions du public à l’égard des bibliothèques, des services d’archives et des musées, à l’évolution des questions et préoccupations sociales, à l’adoption de nouvelles technologies et au maintien d’une place pertinente dans l’écosystème de l’information en évolution rapide. Comme l’a souligné Guy Berthiaume dans son document de travail préparé pour la session de clôture du groupe de réflexion, les décideurs des secteurs public et privé ont semblé ne pas être conscients de la valeur des institutions de mémoire, ce qui a parfois eu pour conséquence qu’elles ont été négligées au moment de soutenir les institutions culturelles du Canada.
Trajectoires prometteuses
Ces défis ont toutefois été vécus parallèlement avec d’autres développements plus prometteurs dans le secteur canadien des institutions de mémoire. Au cours des cinq dernières années, ce secteur a cherché à atteindre un plus grand sens de cohésion, inspiré en partie par une série de sommets des bibliothèques, archives et musées organisés par BAC et l’Association des musées canadiens, ainsi que par un certain nombre de projets menés par le groupe de travail sur la Déclaration d’Ottawa. Ce sentiment de cohésion est fondé sur une reconnaissance croissante du rôle que les institutions de mémoire partagent en tant qu’espaces publics où le dialogue et la mobilisation démocratique sont favorisés. Afin de reconnaître et de soutenir le travail collectif auquel elles participent au sein du secteur, les institutions de mémoire se sont publiquement engagées à accroître leur collaboration. Cet esprit de solidarité grandissant s’est accompagné de la promesse d’aider à guider ce secteur dans ses efforts futurs pour sensibiliser le public sur sa valeur.
4. Un contexte pour les institutions de mémoire : quelques répercussions clés de la pandémie
Le secteur canadien des institutions de mémoire n’a pas été épargné par les perturbations causées par la pandémie de COVID-19. Bien que les bibliothèques, les archives et les musées aient connu les répercussions de la pandémie différemment, chaque type d’institution a traversé d’intenses difficultés au cours de la dernière année.
Défis financiers
De nombreuses institutions de mémoire subissent des restrictions budgétaires en raison du ralentissement économique causé par la pandémie, ainsi que des pertes de revenus découlant de la fermeture de leurs portes aux visiteurs. Cette situation a entraîné des licenciements, une réduction des services et le report forcé de projets clés.
Obstacles au passage au numérique
Certaines institutions ont dû fermer complètement leurs portes en raison d’un manque de ressources et de capacités pour assurer la transition vers des services en ligne. D’autres ont trouvé des solutions créatives pour surmonter les restrictions et ont pu améliorer leurs services numériques. Toutefois, le fossé numérique a fait en sorte que certains utilisateurs, comme ceux des collectivités autochtones où le service Internet à large bande est limité, ont été touchés de manière disproportionnée par le manque d’accès à l’équipement et à l’infrastructure nécessaire à la participation en ligne.
Répercussions négatives sur le personnel
Comme tous les autres employeurs pendant la pandémie, les institutions de mémoire ont dû composer avec la pression générale et relever les défis uniques que la COVID-19 a imposés à leur personnel. Cela a nécessité de donner la priorité à la santé et à la sécurité des employés, de trouver des moyens de leur remonter le moral, et de soutenir le bien-être et la santé mentale des membres du personnel à qui l’on demande de travailler dans des conditions qui ne sont pas idéales et qui génèrent du stress.
5. Sessions du groupe de réflexion : résumé des discussions
Les résumés de discussion ci-dessous, fournis par les participants aux différentes sessions, comprennent des exemples de projets et de réponses innovants que les bibliothèques, les archives et les musées ont établis pour relever les défis clés posés par la pandémie.
Session 1 : Renforcer la présence numérique des bibliothèques, archives et musées
Compte tenu de la transition d’une part importante de l’effectif vers le télétravail, des écoles qui expérimentent des plateformes en ligne comme principal mode d’enseignement, et des applications comme Zoom qui accueillent tout, des réunions de famille aux rendez-vous chez le médecin, la pandémie a démontré une accélération du virage continu vers une vie modérée par la technologie. La nature de plus en plus numérique de l’information et les diverses perturbations causées par la pandémie dans le mode de fonctionnement des institutions de mémoire nécessitent le développement et le maintien de nouvelles compétences et de nouveaux ensembles d’aptitudes parmi le personnel. Comment les institutions de mémoire vont-elles développer et adapter leurs services et leurs offres numériques pour répondre à la demande accrue de participation en ligne? Comment peuvent-elles collaborer afin de soutenir les initiatives de perfectionnement professionnel au sein du secteur?
Tout au long de la session, les participants ont parlé de divers cas de réussite sur la façon dont les institutions ont pu améliorer leurs offres numériques et renforcer les compétences numériques de leur personnel. La discussion a également soulevé un certain nombre de défis liés au passage au numérique, y compris la nécessité de trouver un équilibre entre l’investissement dans le numérique et l’investissement dans les espaces physiques, ainsi que la lutte contre la fatigue numérique que certaines personnes commencent à éprouver.
Par ailleurs, les participants ont noté que l’un des aspects positifs de la pandémie est le sentiment d’urgence ressenti par les institutions de mémoire pour faire leur entrée dans l’ère numérique; certaines ont ainsi pu surmonter la résistance interne au changement. On a également souligné l’importance de la collaboration des bibliothèques, des services d’archives et des musées avec la communauté du libre accès, afin d’étendre la portée de leurs collections et d’améliorer leur intégration dans l’écosystème élargi du savoir.
De plus, l’augmentation des possibilités de perfectionnement professionnel et des partenariats entre les institutions de mémoire peut faciliter l’élargissement des offres numériques et aider les petites institutions à acquérir des compétences numériques. Dans cette optique, il est important d’élargir la façon dont les institutions de mémoire abordent le numérique afin d’aller au-delà des questions d’accès et de découvrabilité, et d’examiner la façon dont le numérique peut faciliter la connexion humaine.
Les institutions de mémoire peuvent créer une communauté et améliorer l’accessibilité de leurs collections en faisant participer le public à des activités comme la production participative. Le passage au numérique donne aux institutions de mémoire l’occasion de procéder à une autoréflexion critique et de donner la priorité à la diversité, à l’équité et à l’inclusion en réduisant bon nombre des obstacles traditionnels à un engagement et à une participation larges de la communauté.
Quelques exemples de projets innovants dans cette veine ont été évoqués au cours de cette session :
-
Partenariat entre la bibliothèque de l’université Ryerson et le Musée Aga Khan qui exploite la technologie numérique pour créer des expériences novatrices dans le cadre de la nouvelle exposition
Remastered du Musée.
- Le bulletin
This Month in GLAM présente des rapports internationaux sur la manière dont les institutions de mémoire utilisent Wikimedia, Wikipédia et les autres projets de la fondation Wikimedia pour accroître la portée de leurs collections.
- La réorientation du programme
Citizen Archivist de la
National Archives and Records Administration afin que le personnel puisse surmonter les obstacles techniques lorsqu’il travaille à domicile.
Session 2 : Démontrer la pertinence des institutions de mémoire dans un contexte de crise – renforcer les capacités au niveau local
Pendant la pandémie, il y a eu un grand débat public sur les types de services qui devraient être considérés comme essentiels, sur les secteurs qui devraient recevoir un financement d’urgence et sur ceux qui devraient voir leur financement réduit afin de réaffecter les ressources. Les défis économiques associés à la pandémie auront probablement une incidence continue sur l’économie canadienne, ainsi que sur la viabilité financière des institutions de mémoire. Comment celles-ci peuvent-elles défendre publiquement la nature essentielle de leur travail et sensibiliser le public à leur valeur sociale et économique?
Pendant la pandémie, les institutions de mémoire locales ont eu du mal à s’adapter à une nouvelle réalité imposée par la distanciation physique, les restrictions des activités commerciales, les licenciements de personnel et la diminution des revenus. Certaines ont même été contraintes de fermer complètement leurs portes en raison d’un manque de ressources et de capacités pour assurer la transition vers des services en ligne. D’autres ont pu trouver des solutions créatives pour surmonter certaines restrictions et se lancer dans de nouveaux domaines de soutien communautaire. Nous savons que les institutions locales peuvent servir leurs collectivités de manière unique en temps de crise. Comment pouvons-nous leur permettre de poursuivre leur important travail dans de telles circonstances?
Cette session a réuni des représentants francophones de la communauté des bibliothèques, des archives et des musées pour discuter de deux thèmes clés : démontrer la pertinence des institutions de mémoire dans un contexte de crise, et renforcer les capacités au niveau local. La discussion fructueuse issue de cette session a porté sur le rôle que ces institutions peuvent jouer dans la revitalisation des espaces sociaux communautaires après la pandémie et sur la nécessité d’investir davantage dans les services qui soutiennent les populations vulnérables. De plus, les participants ont souligné la nécessité de renforcer et d’élargir les réseaux qui permettent aux institutions de mémoire de partager les ressources, l’infrastructure et l’expertise entre les institutions.
On a noté que c’est précisément l’esprit d’innovation et d’adaptabilité des institutions de mémoire qui leur permettra de trouver des solutions et de répondre efficacement à la crise de santé publique actuelle. Cependant, il est essentiel de dépasser les discours vagues ou théoriques sur la responsabilité sociale, et de prendre des mesures concrètes qui peuvent être évaluées et améliorées – une idée qui revenait souvent au cours des sessions du groupe de réflexion.
Les institutions de mémoire doivent encore démontrer aux décideurs qu’ils fournissent des services essentiels, et devraient donner la priorité à la défense des intérêts dans ce domaine. La pandémie leur offre des occasions importantes d’étudier leur valeur de manière systématique et de souligner aux décideurs les effets négatifs que la restriction du savoir, de la culture et des loisirs peut avoir sur les gens.
Les participants ont aussi suggéré que le moment est venu pour les institutions de mémoire de se demander si elles sont réellement ce qu’elles croient être et de déterminer si elles font réellement le travail qu’elles prétendent accomplir au sein de leurs communautés. En même temps, il est important de reconnaître les répercussions de la pandémie sur la santé mentale et la résilience des gens – tant pour le public que pour le personnel des institutions de mémoire – et de prendre des mesures pour soutenir les personnes sur ces fronts.
Les institutions de mémoire devront également réévaluer les besoins et les attentes des utilisateurs après la pandémie, notamment en ce qui concerne l’importance croissante de la transformation numérique.
Quelques exemples de projets innovants ont été évoqués au cours de cette session :
- Bibliothèque et Archives nationales du Québec
a ouvert ses portes aux sans-abri de Montréal, transformant son espace en un refuge temporaire où les gens peuvent trouver chaleur et sécurité.
- Le
service
halte-connexion offert par un réseau montréalais d’organismes communautaires a été élargi pendant la pandémie afin de s’assurer que les résidents âgés continuent d’avoir accès à Internet.
Session 3 : Renforcer les capacités au niveau local
Pendant la pandémie, les institutions de mémoire locales ont eu du mal à s’adapter à une nouvelle réalité imposée par la distanciation physique, les restrictions des activités commerciales, les licenciements de personnel et la diminution des revenus. Certaines ont même été contraintes de fermer complètement leurs portes en raison d’un manque de ressources et de capacités pour assurer la transition vers des services en ligne. D’autres ont pu trouver des solutions créatives pour surmonter certaines restrictions et se lancer dans de nouveaux domaines de soutien communautaire. Nous savons que les institutions locales peuvent servir leurs collectivités de manière unique en temps de crise. Comment pouvons-nous leur permettre de poursuivre leur important travail dans de telles circonstances?
Au cours de la troisième session, les discussions ont porté sur les succès remarquables des bibliothèques, des archives et des musées qui ont réinventé et réoutillé leurs services et ressources de base afin de soutenir leurs communautés pendant la pandémie (un thème également abordé à la deuxième session, avec des collègues francophones). On a également abordé les défis pratiques auxquels se heurtent les institutions locales, comme l’équilibre entre la sécurité du personnel et les besoins de la communauté, et l’adoption d’une démarche réaliste quant au passage au numérique qui tient compte des contraintes de ressources. Paradoxalement, au cours de la pandémie, des technologies plus traditionnelles, comme le téléphone, ont connu une résurgence pour ce qui est de l’utilité, car elles ont fourni un moyen pratique et efficace pour les institutions de mémoire de participer à la sensibilisation communautaire.
D’une certaine manière, la pandémie a agi comme un accélérateur de particules, exacerbant les points de faiblesse des institutions de mémoire et forçant une évolution rapide de leur mode de fonctionnement. La pandémie leur a également permis d’entamer des relations et des conversations avec des collaborateurs non traditionnels sans devoir s’engager dans des partenariats officiels. Toutefois, des défis importants restent à relever. L’année écoulée a démontré l’importance cruciale d’inviter le gouvernement à participer à des conversations afin d’informer et de rester informé.
Cette période a également vu une augmentation de la collégialité et du partage des ressources entre les institutions de mémoire, ce que ces dernières devraient maintenir à l’avenir.
Quelques exemples de projets innovants ont été évoqués au cours de cette session :
-
La bibliothèque publique de Toronto s’est associée aux banques alimentaires locales pendant la pandémie pour servir la collectivité.
- Le Conseil des Bibliothèques Urbaines du Canada a créé une
trousse à outils sur la COVID-19 qui rend les ressources facilement accessibles afin de partager les pratiques exemplaires, l’expertise et les leçons apprises entre les bibliothèques.
- La Galerie d’art du Grand Victoria s’est associée à l’initiative sur les arts numériques
Field Trip: Art Across Canada afin d’offrir des expériences artistiques avec certains des artistes les plus célèbres du Canada.
- Bibliothèque et Archives nationales du Québec a offert
« Un brin de lecture », un programme de lecture à haute voix offert par téléphone aux aînés.
- Le conseiller scientifique du Musée de l’aviation et de l’espace du Canada a réalisé
un certain nombre d’entrevues sur l’atterrissage du robot
Perseverance sur Mars, ajoutant sa voix éclairée et faisant autorité en la matière aux conversations liées à l’événement.
- Les conservateurs du
Royal Alberta Museum ont élargi le champ traditionnel de leurs activités afin de
recueillir des documents liés à la pandémie en temps réel.
Session 4 : La valeur sociale des institutions de mémoire dans le paysage post-COVID-19
Bien que la COVID-19 ait été en soi une source de controverse au sujet des réponses politiques à la pandémie, elle se situe dans une période de division sociale où les questions de racisme et de discrimination, ainsi que la crise climatique en cours, exigent des mesures immédiates. Cependant, la désinformation et la propagande liées à la pandémie, aux récentes manifestations et aux changements climatiques font en sorte qu’il est non seulement difficile pour les membres du public de s’informer sur des questions importantes, mais ces sujets enflamment également les attitudes partisanes. Comment les institutions de mémoire peuvent-elles renforcer leur travail en tant qu’agents de cohésion sociale?
À la quatrième session, les discussions ont porté sur la reconnaissance du fait que les perturbations causées par la pandémie ont à la fois mis en lumière des questions sociales et environnementales urgentes qui doivent être traitées, et créé des possibilités pour les institutions de mémoire de réévaluer leurs pratiques de base, leurs priorités institutionnelles et même leur vision du monde. Les questions d’équité, de diversité et d’inclusion ont occupé une place importante dans les discussions de cette session. Les bibliothèques, les services d’archives et les musées ont la possibilité de soutenir plus activement le changement social et l’avancement de leurs collectivités. Pour ce faire, ces institutions de mémoire doivent repenser leurs visions, missions, valeurs et priorités stratégiques, reconnaître qu’elles ne sont pas neutres et se lancer dans le discours public avec un sentiment renouvelé de confiance.
Les perturbations causées par la pandémie ont donné aux institutions de mémoire l’occasion d’envisager des modèles organisationnels de rechange et non hiérarchiques, d’expérimenter des modèles de leadership collectif et de remettre en question leur participation à la création d’infrastructures potentiellement inutiles. Le passage au numérique a également créé des possibilités sans précédent pour les personnes traditionnellement confrontées à des obstacles à l’accès, y compris celles ayant des besoins précis en matière d’accessibilité. Libérer le pouvoir du numérique implique d’adhérer à des normes et à des lignes directrices qui garantissent une expérience numérique équitable pour tous.
Cela dit, les participants à cette session ont souligné que lorsque les institutions publiques entrent dans les espaces de l’activisme, elles doivent reconnaître ceux qui y sont déjà. Les institutions de mémoire doivent veiller à ce qu’une participation accrue dans ces espaces apporte un soutien et n’usurpe pas ou ne déplace pas les institutions locales déjà établies. Les bibliothèques, les services d’archives et les musées ont l’occasion de repenser leur façon de créer la mémoire collective. Il est essentiel que ces institutions participent à la mise en évidence des événements historiques au fur et à mesure de leur déroulement, qu’il s’agisse d’une pandémie, des mouvements de justice raciale ou de la crise climatique. De plus, il est important pour les institutions de mémoire d’éviter de politiser les questions et de les formuler plutôt en termes d’équité, notamment les questions liées aux droits de la personne et au climat.
Enfin, il est essentiel de reconnaître les problèmes liés à la fracture numérique et de tenter d’y remédier activement. Les institutions de mémoire doivent réfléchir à la manière de défendre les intérêts des collectivités éloignées qui n’ont pas accès à l’infrastructure de communication nécessaire pour participer à l’environnement numérique, ainsi que les personnes incapables de lire les imprimés, qui dépendent de lecteurs d’écran et d’autres technologies d’assistance.
Quelques exemples de projets innovants ont été évoqués au cours de cette session :
- Les Archives nationales d’Australie ont lancé une
nouvelle politique afin de renforcer la confiance dans les archives publiques et de faire en sorte que l’information et les données gouvernementales liées à la pandémie ne soient pas perdues pour les générations futures.
- Le
Museum Activism (2019) comprend des exemples de la façon dont les musées et les praticiens des archives utilisent leur compétence personnelle et organisationnelle pour améliorer le monde.
- Le
Pride Portal de la bibliothèque publique d’Halifax offre un exemple d’institution de mémoire appuyant plutôt que stimulant l’activisme communautaire.
- Le
Réseau national de services équitables de bibliothèque veille à ce que des copies de livres en formats accessibles soient mises à la disposition des Canadiens ayant des déficiences de lecture des imprimés, et il travaille avec les éditeurs pour créer des livres électroniques accessibles qui fonctionnent pour tous les lecteurs.
Session 5 : Réinventer les institutions de mémoire (récapitulation)
Un certain nombre de thèmes récurrents ont émergé au cours des quatre sessions thématiques du groupe de réflexion. Ces thèmes indiquent un point commun dans les perspectives et mettent en évidence l’évolution des rôles que jouent les institutions de mémoire :
- L’humain ne doit pas se perdre dans le numérique. Alors que les institutions de mémoire se concentrent sur l’Internet et investissent dans leurs offres numériques, il est important de maintenir une attention parallèle sur le rôle clé que le secteur jouera dans la revitalisation des espaces publics et la promotion des liens humains après la pandémie.
- Les institutions de mémoire sont des entités innovatrices naturelles. Elles ont toujours su mettre la technologie au service de leur mission. Cette expérience est de bon augure pour la poursuite de leurs innovations dans le paysage post-COVID-19.
- La collaboration est plus importante que jamais. En effet, la pandémie a démontré que la collaboration – que ce soit entre les institutions de mémoire ou avec d’autres partenaires communautaires – est indispensable en temps de crise pour que les bibliothèques, les archives et les musées puissent servir efficacement leurs collectivités.
- Il y a un besoin d’autoréflexion critique. Les perturbations causées par la pandémie donnent aux institutions de mémoire l’occasion de réfléchir de façon critique à leurs méthodes de travail actuelles et de donner la priorité à la diversité, à l’équité et à l’inclusion.
- La valeur des institutions de mémoire est redéfinie une fois de plus. La pandémie la fait passer de l’économique au social, l’accent étant à nouveau mis sur les rôles qu’elles jouent dans l’accès à des informations fiables, la promotion du savoir et de la culture, et la stimulation de la cohésion sociale.
La dernière session de synthèse du groupe de réflexion était un tour de force, les participants développant les thèmes récurrents définis lors des sessions précédentes et apportant des idées créatives sur la manière dont les institutions de mémoire peuvent se réinventer à l’avenir. Les participants ont continué à mettre l’accent sur la valeur sociale de ces institutions, encourageant le secteur à dépasser les limites traditionnelles de leur travail, à entrer dans le domaine de l’activisme et à élaborer un ensemble de principes pour guider le progrès. La discussion a été caractérisée à la fois par de nobles aspirations et par des observations fondées sur les réalités quotidiennes auxquelles les institutions de mémoire sont confrontées.
Les participants ont fait remarquer que les bibliothèques, les archives et les musées doivent travailler de manière proactive à l’amélioration de la maîtrise de l’information dans la société et au soutien de l’intégrité démocratique. Ils peuvent tenir des conversations difficiles et fournir un lieu où les gens peuvent exprimer des points de vue opposés.
Les collaborations entre les différentes institutions de mémoire devraient aller au-delà des projets liés aux opérations, aux expositions ou aux collections. Les partenariats sur des initiatives liées à des questions sociales recèlent un grand potentiel. En outre, il est peut-être temps que les bibliothèques, les services d’archives et les musées envisagent l’innovation dans un sens plus large, y compris au plan social. À quel moment ces institutions de mémoire cessent-elles de s’opposer au numérique et au physique, et créent-elles des structures sociales qui reflètent leur intégration?
Alors que les grandes entreprises technologiques poursuivent leur expansion dans les espaces traditionnellement occupés par les institutions de mémoire, les participants à la discussion ont noté que ces dernières doivent être proactives dans la détermination de ce à quoi ressemblera leur relation avec les entreprises afin de s’assurer que le profit n’est pas la seule motivation derrière la façon dont le paysage de l’information est façonné.
Il faut noter que l’incidence financière de la COVID-19 exige des institutions de mémoire qu’elles abandonnent certaines activités traditionnelles afin de créer des nouveautés immédiatement pertinentes. De plus, l’accent mis sur l’environnement est essentiel à l’évolution des bibliothèques, des archives et des musées en tant qu’institutions de mémoire et en tant que secteur. Le travail de base des institutions de mémoire et la façon dont leurs collections sont utilisées reflètent les valeurs d’une économie de partage, et ces dernières devraient tirer parti de leur expérience dans ce domaine pour remettre en question la consommation de masse.
Enfin, à mesure que les institutions de mémoire s’engagent dans une réflexion critique, elles doivent veiller à ce que l’expertise puisse circuler du local au national, ce qui les aidera à lutter contre les préjugés internes et à niveler les divisions d’ordre idéologique – les schismes – qui empêchent certaines collectivités de participer à leur travail. Alors que les institutions de mémoire se réinventent, elles auront besoin d’une cohorte de leaders prêts à s’engager dans l’activisme et à défier les structures de pouvoir internes et externes.
Quelques exemples de projets innovants ont été évoqués au cours de cette session :
- Le Musée des beaux-arts du Canada ne met plus l’accent sur l’expérience des visiteurs, mais sur la création d’un public, dans l’espoir d’attirer des personnes issues de collectivités mal desservies.
- Des chercheurs de l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information de l’Université de Montréal s’engagent dans la construction conjointe d’espaces de bibliothèque avec des architectes et des urbanistes afin de créer des espaces dynamiques et créatifs.
- La bibliothèque de l’université de Durham participe à un projet d’art de rue dans le cadre duquel elle prélève des objets de ses collections, en crée des fac-similés, puis les expose dans des vitrines en ville, afin que les gens puissent voir des œuvres d’art dans ces espaces lorsqu’ils ne peuvent pas se rendre dans des galeries.
- La bibliothèque locale de la Première Nation de
Walpole Island tente de résoudre les problèmes de sécurité alimentaire au sein de la collectivité en recherchant des subventions pour financer la plantation d’un verger.
- Le
Council of Australian University Libraries a recensé les moyens par lesquels les bibliothèques soutiennent les objectifs de développement durable des Nations unies.
6. Le paysage post-COVID-19 des institutions de mémoire : un appel à l’action
Un certain nombre de thèmes récurrents ont émergé au cours des cinq sessions du groupe de réflexion. Ces thèmes, mis en évidence ci-dessous, indiquent un point commun dans les perspectives des institutions de mémoire qui doivent composer avec les réalités sociales changeantes engendrées par la pandémie, ainsi qu’à l’évolution des rôles qu’elles jouent au sein de leurs collectivités. Les thèmes récurrents évoquent des questions importantes pour l’avenir du secteur et lancent un appel à l’action alors que les institutions adoptent une nouvelle orientation.
La justice environnementale doit être une priorité absolue pour les institutions de mémoire
La crise climatique n’est plus un point politique contesté. Quatre-vingt-dix-sept pour cent des climatologues s’accordent à dire que les tendances au réchauffement climatique observées au cours du siècle dernier sont très probablement attribuables aux activités humaines. L’accent sur l’environnement ne peut plus être absent de l’évolution des bibliothèques, des archives et des musées en tant qu’institutions et en tant que secteur. Le moment est venu pour les institutions de mémoire de dépasser le domaine des loisirs et de la culture pour s’engager à s’attaquer aux principaux problèmes auxquels la planète est confrontée.
Les participants ont formulé un certain nombre de suggestions sur la manière dont les institutions de mémoire peuvent faire de la justice environnementale une priorité. Elles disposent de lieux communautaires où des conversations constructives sur la crise climatique peuvent être organisées. Ce sont également des dépôts d’informations fiables et sûres, qui devraient être partagées plus activement avec le public. Pour ce qui est de l’évaluation, de l’acquisition et de la préservation, il est temps pour les institutions de mémoire de réévaluer les politiques qui ont traditionnellement guidé ces activités, en étant plus sélectives dans l’identification de ce qui vaut la peine d’être économisé, compte tenu de l’inévitable avenir à faible consommation d’énergie vers lequel elles se dirigent.
L’humain ne doit pas se perdre dans le numérique
Alors que les institutions de mémoire se tournent vers les activités en ligne et investissent dans leurs offres numériques, il est important de maintenir une attention parallèle sur le rôle clé que le secteur jouera dans la revitalisation des espaces publics et la promotion des liens humains après la pandémie. Les mesures de distanciation physique et de confinement mises en place pendant la pandémie ont exacerbé l’épidémie de solitude qui s’est intensifiée au cours de la dernière décennie. En même temps, ces mesures ont donné lieu à des innovations passionnantes dans la manière dont les gens peuvent se connecter virtuellement.
Les participants au groupe de réflexion ont proposé un certain nombre d’idées pour que les liens humains ne se perdent pas avec le passage au numérique. Au cours d’une session, on a proposé un modèle hybride pour fournir des programmes et des services axés sur les utilisateurs, tant en personne qu’en ligne. Une autre session a donné lieu à une discussion qui redéfinit la manière dont l’innovation sociale est actuellement comprise, suggérant qu’il est temps d’établir des structures sociales qui répondent de manière plus appropriée à un environnement hybride du numérique et du physique.
Les institutions de mémoire sont des innovatrices naturelles
Les institutions de mémoire ont toujours su mettre la technologie au service de leur mission. Cette expérience est de bon augure pour leur innovation continue dans un monde postpandémie. Les professionnels de l’information ont traversé avec succès l’essor de l’ordinateur personnel et du Web 2.0. Aujourd’hui, ils expérimentent l’application d’outils alimentés par l’intelligence artificielle et le potentiel des données ouvertes liées.
Une suggestion récurrente liée à ce thème portait sur la nécessité de jouer sur le long terme en matière d’innovation. Les participants ont souligné que de nombreuses entreprises technologiques qui ont déjà connu du succès ont aujourd’hui disparu. Les institutions de mémoire, en revanche, ont la capacité de durer plus longtemps en raison de leur histoire, de leurs mandats, de leurs missions et de leur patrimoine. Parmi les exemples d’orientations futures en matière d’innovation que les institutions de mémoire peuvent adopter, citons la participation à un plan national de lutte contre la fracture numérique, ainsi que la possibilité d’avoir moins de collections physiques en faveur du maintien d’une fluidité optimale dans le développement des collections numériques.
La collaboration n’est plus seulement un idéal : elle est essentielle
La pandémie a démontré que pour que les institutions de mémoire puissent servir efficacement leurs collectivités, la collaboration – que ce soit entre elles ou avec d’autres partenaires communautaires – est indispensable en temps de crise. Compte tenu des défis que la pandémie a imposés au secteur des institutions de mémoire, il est important de concevoir les collaborations de manière à canaliser les connaissances, l’expertise et les ressources des institutions nationales vers les institutions locales. De plus, le fait de pouvoir se rallier à des causes communes peut aider les institutions à surmonter la concurrence et à créer une dynamique dans le cadre de l’action du secteur en faveur de la justice sociale et environnementale.
Les participants ont suggéré que le secteur des institutions de mémoire explore la collaboration dans le domaine des collections collectives, en examinant comment l’infrastructure partagée entre les institutions pourrait être développée pour soutenir la collecte et la préservation des documents soumis à des risques particuliers, comme les objets multimédias. Parmi les autres suggestions figurait la promotion des collaborations internationales, peut-être avec l’UNESCO comme partenaire, qui permettraient aux institutions de mémoire de collaborer dans le cadre des perturbations positives dans le contexte des grands défis mondiaux. Enfin, les participants ont suggéré d’établir un ensemble de valeurs et de principes centrés sur l’idée de cohésion sociale pour guider le secteur dans sa collaboration.
C’est le moment de faire une autoréflexion critique
Les perturbations causées par la pandémie donnent aux institutions de mémoire l’occasion de réfléchir de façon critique à leurs méthodes de travail actuelles et de donner la priorité à la diversité, à l’équité et à l’inclusion. L’accélération de la transformation numérique et d’autres formes de perturbation causées par la pandémie offrent des possibilités d’intégrer ces priorités dans de nouvelles façons de penser et de faire. La pandémie offre également aux bibliothèques, aux services d’archives et aux musées l’occasion de se demander s’ils sont en fait les institutions qu’ils croient être.
Les participants à un certain nombre de sessions ont souligné la nécessité d’une autoréflexion critique et de la décolonisation des institutions de mémoire, tant en ce qui concerne les aspects publics que les aspects internes, comme la façon dont les collections sont cataloguées et dont la catégorisation est conçue, ainsi que les programmes stratégiques d’embauche et de formation. De nombreux participants ont également mis au défi les institutions de mémoire de dire au revoir à l’idée voulant qu’elles soient neutres. Comme l’a dit un participant, « un bon musée doit aussi être un argument ».
La valeur des institutions de mémoire est de nouveau redéfinie
La pandémie fait passer la valeur des bibliothèques, des services d’archives et des musées de l’économique au social, l’accent étant à nouveau mis sur les rôles que jouent les institutions de mémoire dans l’accès à des informations fiables, la promotion du savoir et de la culture et la stimulation de la cohésion sociale. Comme l’ont souligné plusieurs participants, la pandémie n’a pas seulement créé une crise sanitaire, elle a également provoqué une crise sociale. Heureusement, les institutions de mémoire sont en mesure de contribuer à atténuer une série de facteurs de stress social que les membres de leur collectivité subissent actuellement.
De nombreux participants ont encouragé les institutions de mémoire à tirer parti de leurs collections afin de combattre la désinformation et d’éclairer le discours public sur les enjeux sociaux contemporains. Pour ce qui est de démontrer la valeur des institutions de mémoire aux décideurs et au grand public, certains participants ont suggéré qu’elles adoptent des stratégies simplifiées pour discuter des façons dont les professionnels des bibliothèques, des archives et des musées contribuent à la société, en rédigeant des énoncés concis qui aident à attirer l’attention du public. Enfin, le fait de favoriser des réponses rapides aux problèmes dès qu’ils surgissent dans les médias peut aider les institutions de mémoire à illustrer leur pertinence, en plus de diffuser des informations fiables et faisant autorité.
7. Conclusion : Quelle est la prochaine étape?
Le groupe de réflexion des institutions de mémoire sur le paysage post-COVID-19 a réuni une soixantaine de participants, généré plus de huit heures de discussions et soulevé d’innombrables idées utiles qui peuvent aider à fournir au secteur des institutions de mémoire une orientation clé dans les années à venir.
BAC espère organiser un sommet des bibliothèques, des archives et des musées dans les 18 prochains mois, qui mobiliserait davantage la collectivité dans sa réponse aux perturbations causées par la pandémie. Il s’appuierait également sur la dynamique découlant des précédents sommets de ce secteur, du travail effectué par le groupe de travail sur la Déclaration d’Ottawa, des conclusions de l’étude sur la valeur des bibliothèques, des archives et des musées au Canada, ainsi que sur le récit de ces institutions de mémoire.
Nous sommes impatients d’unir à nouveau nos efforts!
Annexe : Liste des participants au groupe de réflexion
| Nom | Titre | Organisation |
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Session 1 | Chris Kitzan | Directeur général | Musée de l’aviation et de l’espace du Canada |
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Fangmin Wang | Chef | Services de technologie de l’information des bibliothèques, Université Ryerson |
Ryan Merkley | Chef de cabinet | Fondation Wikimedia |
Pam Wright | Chef de l’innovation |
National Archives and Records Administration (NARA) |
Nicholas R. Bell | Président-directeur général | Musée Glenbow |
Catalina Briceño | Professeure invitée | École des médias, Université du Québec à Montréal (UQAM) |
Ry Moran | Bibliothécaire universitaire associé – Réconciliation | Université de Victoria |
Session 2 | Guy Berthiaume | Bibliothécaire et archiviste du Canada émérite | Bibliothèque et Archives Canada |
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Jean-Louis Roy | Président-directeur général | Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) |
Frédéric Giuliano | Directeur général | Service des bibliothèques, Université du Québec à Montréal (UQAM) |
Stéphane Chagnon | Directeur général | Société des musées du Québec |
Karine Duhamel | Conservatrice du contenu autochtone; Historienne indépendante | Musée canadien pour les droits de la personne |
Dominique Gazo | Directrice | Bibliothèques de Montréal, Ville de Montréal |
Guylaine Beaudry | Vice-rectrice exécutive adjointe, stratégie numérique; Bibliothécaire en chef | Université Concordia |
Marie Martel | Professeure adjointe | Université de Montréal |
Jean-Luc Murray | Directeur général | Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) |
Denis Perreaux | Directeur | Société historique francophone de l’Alberta, Faculté St-Jean,
Université de l’Alberta |
Session 3 | Michael Moosberger | Bibliothécaire universitaire adjoint | Recherche et communication savante, Bibliothèques de l’Université Dalhousie |
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Maureen Sawa | Présidente-directrice générale | Bibliothèque publique du Grand Victoria |
Karine Duhamel | Conservatrice du contenu autochtone; Historienne indépendante | Musée canadien pour les droits de la personne |
Leslie Latta | Directrice exécutive | Archives provinciales, gouvernement de l’Alberta |
Lisa Making | Directrice exécutive |
Royal Tyrell Museum of Paleontology |
Mari Martin | Directrice
Membre | Direction générale des bibliothèques publiques, Division du gouvernement local, ministère des Affaires municipales de la Colombie-Britannique [Public Libraries Branch, Local Government Division]
Conseil provincial et territorial des bibliothèques publiques |
Chris Kitzan | Directeur général | Musée de l’aviation et de l’espace du Canada |
Peter White | Président | Société historique du comté de Brome |
Session 4 | Åsa Kachan | Bibliothécaire en chef et chef de la direction | Bibliothèque publique d’Halifax |
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David Fricker | Directeur général;
Président | Archives nationales d’Australie
Conseil international des archives |
Robert R. Janes | Fondateur et coprésident; chercheur indépendant | Coalition des musées pour la justice climatique |
Daniella Levy-Pinto | Coordinatrice de projets | Réseau national de services équitables de bibliothèque |
Raegan Swanson | Directeur exécutif | ArQuives (anciennement
Canadian Lesbian and Gay Archives) |
Syrus Marcus Ware | Facilitateur/concepteur |
Cultural Leaders Lab, Toronto Arts Council et
The Banff Centre |
Andrea Auger | Gestionnaire de la réconciliation et de la recherche | Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations du Canada |
Session 5 | Larry Alford | Bibliothécaire universitaire en chef | Université de Toronto |
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Jonathan Bengtson | Bibliothécaire universitaire; Président | Université de Victoria; Association des bibliothèques de recherche du Canada |
Donna Bourne-Tyson | Doyenne des bibliothèques | Université Dalhousie |
Michael P. Cassabon | Directeur de l’avancement | Bibliothèques de l’Université de Toronto |
Mary Cavanagh | Directrice | École des sciences de l’information, Université d’Ottawa |
Cédric Champagne | Directeur |
Service des archives et de la gestion des documents, Université du Québec à Montréal (UQAM) |
Talia Chung | Bibliothécaire en chef et vice-rectrice | Université d’Ottawa |
Linda Lou Classens | Bibliothécaire et chef de la direction | Première Nation de
Walpole Island |
Susan E. Cleyle | Doyenne des bibliothèques | Bibliothèques de l’Université
Memorial |
Lyne Da Sylva | Directrice; Professeure titulaire;
Responsable du programme de maîtrise en sciences de l’information | École de bibliothéconomie et des sciences de l’information, Université de Montréal |
Karine Duhamel | Conservatrice du contenu autochtone; Historienne indépendante | Musée canadien pour les droits de la personne |
Luciana Duranti | Théoricienne des archives;
Professeure d’archivistique et de diplomatie |
School of Library, Université de la Colombie-Britannique |
Sylvie Fournier | Directrice générale | Service des bibliothèques et archives, Université de Sherbrooke |
David Fricker | Directeur général; Président
Vice-président | Archives nationales d’Australie; Conseil international des archives; Comité consultatif international, Mémoire du Monde de l’UNESCO |
Loubna Ghaouti | Directrice de la bibliothèque | Université Laval |
Frédéric Giuliano | Directeur général | Service des bibliothèques,
Université du Québec à Montréal (UQÀM) |
Viviane Gosselin | Directrice des collections et des expositions | Conservatrice de la culture contemporaine, Musée de Vancouver |
Kevin Kee | Doyen de la Faculté des Arts | Université d’Ottawa |
Amber Lannon | Bibliothécaire universitaire | Université Carleton |
Maureen Sawa |
PDG | Bibliothèque publique du Grand Victoria |
Catherine Steeves | Vice-rectrice et bibliothécaire en chef | Université
Western |
Yukiko Stranger-Galey | Gestionnaire des expositions |
Beaty Biodiversity Museum,
Université de la Colombie-Britannique
[musée de la biodiversité Beaty] |
Sasha Suda | Directrice | Musée des beaux-arts du Canada |
Michael Vandenburg | Vice-recteur et bibliothécaire universitaire par intérim | Université
Queen’s |
Fangmin Wang | Chef | Services de technologie de l’information des bibliothèques, Université Ryerson |
Peter White | Président | Société historique du comté de Brome |