Bill Mason : Artiste de la nature sauvage

Photographie en couleur d'un homme pagayant dans un canoë rouge sur un lac, avec une falaise rocheuse et une chute d'eau derrière lui. 

Toute sa vie, Bill Mason a combiné ses passions pour la nature sauvage et pour l’art, créant de magnifiques œuvres inspirées par la nature. Dans cet épisode, nous discuterons de la vie et de l’héritage de Bill Mason avec l’aide de trois membres de sa famille : son épouse Joyce et leurs deux enfants, Becky et Paul. L’archiviste de BAC Jill Delaney se joindra également à nous pour parler de l’immense œuvre de Bill Mason et discuter de la vaste collection dont la famille a fait don à Bibliothèque et Archives Canada en 2016.

Durée : 42:14

Taille du fichier: 61 Mo Téléchargez MP3

Date de publication: 19 mai 2022

  • Transcription de Bill Mason : Artiste de la nature sauvage


    Josée Arnold (JA) :
    Bienvenue à « Découvrez Bibliothèque et Archives Canada : votre histoire, votre patrimoine documentaire ». Ici Josée Arnold, votre animatrice. Joignez-vous à nous pour découvrir les trésors que recèlent nos collections, pour en savoir plus sur nos nombreux services et pour rencontrer les gens qui acquièrent, protègent et font connaître le patrimoine documentaire du Canada.

    Bill Mason était un grand amateur de canot. Cinéaste canadien primé, il était également naturaliste, auteur, artiste et défenseur de l’environnement.

    Toute sa vie, Bill Mason a combiné ses passions pour la nature sauvage et pour l’art, créant de magnifiques œuvres inspirées par la nature. Il a également écrit deux livres sur l’art du canotage et a connu une carrière cinématographique très fructueuse, réalisant 18 documentaires pour l’Office national du film (l’ONF). Souvent décrit comme un « artiste de la nature sauvage », M. Mason nous a laissé en héritage des livres, des films et des œuvres d’art.

    Dans cet épisode, nous discuterons de la vie et de l’héritage de Bill Mason avec l’aide de trois membres de sa famille : son épouse Joyce et leurs deux enfants, Becky et Paul. L’archiviste de BAC Jill Delaney se joindra également à nous pour parler de l’immense œuvre de Bill Mason et discuter de la vaste collection dont la famille a fait don à Bibliothèque et Archives Canada en 2016.

    Extraits d’une entrevue de la CBC.

    (Musique, bruit de l’eau…)

    Voix de Bill Mason (VBM) : Je suis né avec cette obsession inexplicable pour les canots. Comment peut-on expliquer qu’un enfant de trois à cinq ans grimpe sur les canots à Grand Beach, au lac Winnipeg? À l’école, je passais mon temps à dessiner des canots. Ils m’ont fait redoubler ma première année parce que je faisais des tas de modèles en pâte à modeler. J’étais juste obsédé. La première chose que j’ai achetée quand j’ai eu mon premier emploi, c’est un canot. J’ai transformé un kayak en canot quand j’avais 12 ans. Au fil des années, mes parents ont toujours pensé que je finirais par passer à autre chose. Et me voilà plus mordu que jamais, encore à mon âge.

    On peut dire que je suis d’abord et avant tout un canoteur. On me demande souvent ce qui est venu avant, mon amour du canot ou celui de la terre. C’est sans aucun doute le canot, mais ensuite, comme je commençais à aller de plus en plus loin, à faire de longues excursions en canot, je suis tombé amoureux de la terre.

    J’aime penser qu’un canot est vivant. Imaginez que nous sommes assis dans un canot. Vous remarquez qu’il bouge, qu’il veut avancer! Ce sont les vagues qui le frappent. Si vous le mettez dans un grand rapide, il devient comme un cheval qui cherche à vous désarçonner. Vous le mettez dans les vagues du lac Supérieur, et vous devez faire tout votre possible pour le contrôler! Je vois la terre comme l’habitat du canot, et je m’y suis intéressé à cause de ma fascination pour ces petites embarcations.

    JA : C’était Bill Mason, lors d’une entrevue accordée en 1988 à Roy Bonisteel, animateur de l’émission Man Alive de la CBC.

    Voici maintenant l’épouse de Bill, Joyce Mason.

    Joyce Mason (JM) : Au début, sa famille avait l’habitude d’aller à Grand Beach, sur le lac Winnipeg. Nous avons tous les deux grandi au Manitoba, Bill et moi. Son père louait un canot, mais ils ne roulaient pas sur l’or, donc c’était juste pour une courte période. Bill était un petit garçon captivé par le canot. Il s’assoyait même dans des canots amarrés à louer pour profiter du clapotis de l’eau. À 12 ans, il a construit un kayak. Sa famille vivait près de la rivière Rouge. Ses parents lui permettaient de camper la nuit, sur les berges de la rivière, et de faire du canot. C’était son tout premier canot.

    JA : Né à Winnipeg en 1929, Bill Mason commence une carrière de peintre après avoir obtenu son diplôme en beaux-arts de l’Université du Manitoba, en 1951. Au cours des dix années suivantes, en plus de devenir un artiste dont les talents sont très recherchés, il apprend par lui-même les techniques de l’animation cinématographique.

    Pendant cette période, animé par son amour pour le canot et le camping, il fait des voyages dans les régions sauvages du Manitoba, où il se promène seul avec son carnet de croquis et son appareil photo, parfois pendant des mois. Voulant partager la beauté de lieux sauvages très reculés avec sa famille et ses amis, le jeune voyageur s’initie à la photographie. Il produit ensuite des enregistrements sonores accompagnés de diapositives de 35 mm, qui deviendront populaires auprès des organismes et des clubs offrant des services dans la localité.

    L’artiste commercial amorce sa transition vers la réalisation de films d’action en 1958, lorsqu’il joue le rôle d’acteur-canoteur dans le film Quetico, de Chris Chapman.

    Joyce nous en dit plus long…

    JM : En 1956, Christopher Chapman voit le diaporama de Bill et lui demande s’il veut jouer le rôle du canoteur dans son film sur le parc Quetico. Bill a déjà vu un des films de Christopher, et il est fasciné par son habileté avec la caméra. Il se rend bien compte que ce pourrait être un moyen beaucoup plus facile, ou plutôt, plus efficace, de montrer la nature sauvage. C’est ainsi qu’est née une amitié de toute une vie avec Christopher, un homme des plus remarquables.

    JA : Bill est très impressionné par les talents de Chapman avec une caméra. Il profite de l’occasion pour produire un film promotionnel de 20 minutes pour l’Inter-Varsity Christian Fellowship Pioneer Camp. Le film s’intituleWilderness Treasure, qu’on pourrait traduire par Trésors de la vie sauvage. Bill s’occupe lui-même de la réalisation, du tournage et du montage.

    Joyce donne plus de détails…

    JM : Il a tourné son tout premier film peu après notre mariage. En fait, nous étions encore en lune de miel, au Manitoba, au camp Pioneer. Il vivait là pendant l’été et il était devenu un excellent canoteur. Il s’impliquait beaucoup dans leur programme de canot. Les responsables du camp souhaitaient réaliser un film promotionnel sur les programmes qu’ils offraient. Bill a donc tourné son premier film — c’était un voyage en canot — intitulé Wilderness Treasure, en 1959.

    JA : En 1960, Bill travaille comme animateur chez Crawley films, une société cinématographique canadienne de la région d’Ottawa. Peu après, il est embauché à l’Office national du film du Canada en tant qu’animateur, travaillant sur des séquences de films.

    L’ONF, un organisme du gouvernement fédéral, est le producteur et distributeur public de films et d’œuvres numériques du Canada. Les chambres fortes de BAC contiennent plus de 25 000 films de l’ONF.

    Pendant son passage à l’Office national du film, Bill commence à réaliser un projet de longue date : adapter au cinéma le livre pour enfants Paddle-to-the-Sea, de Holling C. Holling. Son film, un des courts métrages les plus populaires de l’ONF, raconte l’histoire d’un jeune garçon qui sculpte un canot en bois appelé Vogue-à-la-mer. La petite embarcation mise à l’eau dans les Grands Lacs se rend jusqu’à l’Atlantique.

    Encore une fois, voici Joyce Mason…

    JM : Il a lu Paddle-to-the-Sea au début de notre mariage et il a été fasciné. Pas étonnant puisqu’il y a un petit canot dedans. C’est une grande leçon de géographie. Il en tournait des petits bouts ici et là. Il a fait pression sur l’Office national du film pendant plus de cinq ans avant d’obtenir les fonds pour réaliser Vogue-à-la-mer. Bill n’a jamais cessé d’aller là-bas pour montrer son film, encore et encore, et il a fini par obtenir un budget. Puis il a continué le tournage. Notre fils, encore tout petit, a joué dans le film.

    JA : Notre invitée fait référence au fils de Joyce et Bill, Paul. Nous allons lui parler un peu plus tard.

    Grâce au succès instantané de Vogue-à-la-mer, Bill obtient une série de contrats de l’Office national du film en tant que pigiste. Au cours des douze années suivantes, il produit de nombreux films appréciés du public et acclamés par la critique. L’un d’eux, le long métrage Le champ de la forêt (1974), est l’un des plus grands succès cinématographiques canadiens à ce jour. Il rapporte plus d’un million de dollars pendant sa première semaine à l’affiche dans 35 salles de New York, et 8 millions de dollars au total pendant sa diffusion aux États-Unis et au Canada.

    Bill aura réalisé 18 films pour l’Office national du film du Canada.

    Pendant cette période, Bill trouve-t-il du temps pour peindre? Comment concilie-t-il ses deux passions?

    JM : Il est pigiste pendant tout ce temps. Évidemment, quand vous êtes pigiste, si vous travaillez sur un film et qu’une autre offre se présente, vous ne refusez pas. Il ne reste donc plus beaucoup de temps pour la peinture. En plus, Bill écrit quelques livres pendant cette période. Mais il réussit parfois à trouver un peu de temps pour s’isoler. Sauf qu’il faut du temps pour se préparer. On ne peut pas juste s’asseoir et commencer à peindre. Becky, qu’en penses-tu?

    Becky Mason (BM) : Oui, mon père faisait souvent des voyages en canot. Beaucoup de voyages! Il y allait avec des amis, des amateurs de canot, qui n’aimaient pas beaucoup rester assis pendant des heures pendant que mon père peignait en plein air. Alors mon père a accumulé les souvenirs. C’était un photographe phénoménal. Il ramenait ses photos en format 35 mm dans son studio, et il revivait tous ses beaux souvenirs de la terre et des endroits visités.

    Nous avons beaucoup de beaux tableaux des camps qu’il visitait. La plupart de ses œuvres ont été réalisées dans son studio, très pittoresque. Il se trouvait à l’arrière de notre première maison, au lac Meech. C’est là qu’il peignait; il avait des élans de peinture, comme disait ma mère. Il mettait tout de côté et peignait plusieurs tableaux. Puis, il fermait boutique et réalisait ses films.

    Pendant la majorité de sa carrière comme travailleur indépendant, les films avaient la priorité à cause des contraintes de temps. Il proposait ses idées à l’ONF, et quand le film était accepté et que le budget devenait disponible, il devait les réaliser. Ils ne donnaient pas beaucoup de temps à mon père. C’était une partie intéressante de tout ce processus créatif.

    JA : C’était la fille de Bill et Joyce Mason, Becky. Becky enseigne les techniques de pagaie au lac Meech, à Chelsea, au Québec. En plus d’être ambassadrice de tout ce qui touche au canotage, Becky est instructrice et mécène de Pagaie Canada.

    De plus, les œuvres de cette artiste des arts visuels sont exposées depuis plus de 30 ans dans des musées publics et des galeries commerciales.

    Extrait de l’entrevue de la CBC

    (Voix qui parle à voix basse en arrière-plan et bruit de porte qui se ferme)

    Roy Bonisteel (RB) : Si on peut dire que Bill Mason s’est installé quelque part, ce serait ici, dans cette maison en rondins sur la rive du lac Meech, près d’Ottawa. Mais le goût de l’aventure est toujours là. Et l’envie d’explorer et de créer est plus forte que jamais.

    (Bruits d’oiseaux, d’eau, et voix de fond)

    VBM : Quand j’ai commencé à filmer, Paul a joué dans mes films, puis ce fut au tour de Becky et Joyce. C’était un vrai bonheur de voyager ensemble. Mais j’ai réalisé seul la plupart de mes créations.

    C’est très rare, pour un artiste, d’avoir du mal à rester assis. Mais je ne peux pas regarder une montagne sans vouloir atteindre le sommet. (Rires de RB) Ou alors, j’installe un camp avec l’intention de peindre pendant quelques jours, mais je vois la rivière qui fait une courbe et une falaise de l’autre côté, et je commence à me demander ce qu’il y a plus loin.

    RB : Vous avez besoin d’être dans le feu de l’action, n’est-ce pas?

    VBM : Oui, je ne sais pas pourquoi.

    RB : Ou être la source d’une action, peut-être?

    VBM : Je ne peux pas l’expliquer. Je suppose que c’est un peu des deux. Vous savez, je m’en veux parfois.

    RB : Pourquoi donc?

    VBM : Parce que j’aime beaucoup créer, et que le processus de création est ma plus grande source de bonheur. Mais je lutte constamment contre mon envie de bouger. J’aimerais la vaincre, mais je n’y arrive pas. Par exemple, un ami va m’appeler et me proposer d’aller franchir des rapides sur la rivière des Outaouais. Je vais lui répondre : « Bien, j’avais l’intention de peindre aujourd’hui, mais ça peut attendre à demain. » Et je vais partir avec lui. Je dirais donc que cette envie d’explorer a réduit ma production.

    Le cinéma, c’est une autre paire de manches. Quand vous acceptez de tourner un film, vous assumez une grande responsabilité. Une énorme somme d’argent est en jeu, et c’est l’argent de quelqu’un d’autre.

    D’ailleurs, c’est en partie pour ça que j’ai abandonné le cinéma. Je me suis demandé : « Est-ce que je veux vraiment continuer de vivre aussi intensément pour l’amour du cinéma? » J’ai décidé que non, puis j’ai fait ce que je voulais faire. En peinture, il n’y a que moi. Je peux prendre mon matériel et aller où je veux, quand je veux.

    JA : Quel genre de technique Bill utilisait-il pour sa peinture?

    Becky nous confie quelques détails…

    BM : Mon père aimait la peinture à l’huile. Il a commencé avec une peinture traditionnelle, avec des empâtements très épais sur toile. Ses racines en tant que peintre se trouvent à l’École des beaux-arts de l’Université du Manitoba.

    Il a ensuite adopté une technique très intéressante, à laquelle on pense rarement : l’application d’une fine couche de peinture à l’huile sur du papier très lisse. Il pré-mélangeait une peinture très épaisse sur une palette. Ensuite, il mettait un peu de cette peinture sur son couteau à palette, en plusieurs couches. Puis il l’essuyait (rires) — en fait, il l’étalait sur son beau papier blanc, très lisse, et ça donnait une peinture remarquable.

    Nous étions stupéfaits. Beaucoup de gens se demandent comment il créait ses peintures. J’ai donné cette explication, parce qu’il m’a prise à part un jour et m’a dit : « j’aimerais ça que quelqu’un connaisse ma technique ». J’ai donc écrit une explication sur mon site redcanoes.ca, sous la rubrique Bill Mason, et j’ai expliqué toute la technique qui lui permettait de créer ces magnifiques joyaux de la peinture. Et aussi sa frustration en tant qu’artiste. Il voulait toujours faire mieux. Nous lui disions que ses peintures étaient magnifiques, mais lui voulait en peindre de plus grandes.

    Pourtant, à ses yeux et pour beaucoup d’autres, ses œuvres les plus réussies sont celles qui mesurent environ trois pouces sur quatre. Elles sont tout simplement magnifiques, car vous pouvez voir le travail, et c’est instantané. Il étale toute cette peinture sur un petit pinceau ou un couteau à palette, et il l’applique sur le papier d’un seul coup. Vous pouvez imaginer le nombre de peintures « ratées » qu’il a réalisées, car il expérimentait beaucoup et c’était un perfectionniste en tout, notamment en tant que réalisateur et artiste. Nous avons donc de magnifiques peintures des territoires qu’il a parcourus; ce sont de vrais bijoux!

    JA : Votre père a-t-il exposé ses peintures?

    BM : Sa carrière de peintre est intéressante. Il n’a pas eu beaucoup d’expositions, à part celle à l’Enoch Turner Schoolhouse. Ma mère pourra corriger ma prononciation.

    JM : C’est en plein ça.

    BM : Mon père voulait vraiment exposer ses petites œuvres. Il a obtenu une exposition à l’hôtel de ville d’Ottawa, mais juste avant qu’elle commence, il a appris qu’il avait un cancer en phase terminale. Il ne lui restait plus beaucoup de temps à vivre.

    Il a décidé d’annuler l’exposition pour se concentrer sur la peinture. Il a aussi fait sa dernière descente sur la Nahanni, une rivière des Territoires du Nord-Ouest, avec sa famille et ses amis. Il a préféré passer ses derniers moments avec nous.

    La décision avait aussi un mauvais côté, parce qu’il n’avait jamais eu d’exposition. Nous allions l’organiser ensemble. Je suis une artiste, moi aussi : je fais de l’aquarelle et de la peinture acrylique. Mon père et moi devions faire cette exposition ensemble, mais sa maladie l’a obligé à renoncer. Ça nous a brisé le cœur, mais mon père a toujours été formidable, et il en a fait un merveilleux moment. Il a passé du temps avec nous, il a parlé de son art et il a créé de très belles œuvres pendant le temps qui lui restait.

    (Musique)

    JA : Pour parler des documents sur Bill Mason que nous avons ici à BAC, voici notre archiviste Jill Delaney.

    Jill Delaney (JD) : Nous avons un fonds assez complet de documents sur la carrière et la vie de Bill Mason. L’ONF nous a transmis la plupart de ses films; il nous en manque juste quelques-uns. Nous avons aussi des enregistrements d’entretiens avec Bill, ainsi que des documentaires sur lui et son travail dans d’autres fonds, comme celui de la CBC.

    Une grande partie de notre collection est arrivée tout récemment, grâce à un don de la famille, et surtout de Joyce Mason. Ce don complète bien les films que nous avons, car il y a beaucoup de documents liés à son travail en tant que cinéaste et artiste. Il y a à peu près six séries dans le fonds Bill Mason, dont une petite série audiovisuelle.

    Cette série comprend des prises refusées, quelques courts métrages documentaires et d’autres séquences tournées par Bill. On y trouve également l’un de ses premiers films, intitulé Wilderness Treasure , qu’il a réalisé pour l’organisation Inter-Varsity Christian Fellowship. C’est l’un de ses premiers films sur la nature sauvage. Nous avons également une cassette vidéo de son tout premier film, un film d’animation réalisé dans les années 1950, intitulé Tabernacle. Tout a été réalisé dans des décors construits à la main par Bill Mason, dans une pièce libre de la maison de ses parents. C’est sur cassette VHS, mais nous avons une version de ce tout premier film.

    Les autres documents ont servi à sa carrière de cinéaste. Il y a plus de 4 000 photographies, généralement des diapositives en couleur. Il y en a pour presque tous ses films. Elles ont été prises par Bill, par un membre de son équipe de tournage ou par un membre de la famille. Il s’agit de photos de repérage ou de tournage, ou encore d’images fixes destinées à documenter la réalisation des films.

    JA : Est-ce que BAC détient certaines de ses œuvres d’art, comme des peintures ou des croquis?

    JD : Nous avons autour de 750 croquis, dessins et peintures réalisés par Bill Mason. C’est peut-être un peu moins connu, mais Mason était un artiste vraiment doué. En fait, il a commencé en tant qu’artiste, et il a été très prolifique tout au long de sa carrière.

    Nous avons des œuvres d’art que Bill a réalisées à l’École des beaux-arts, à Winnipeg. Nous avons également des œuvres produites lorsqu’il travaillait comme artiste commercial, toujours à Winnipeg. Nous avons la maquette qu’il a faite pour le film Tabernacle. Nous avons aussi des carnets de croquis qu’il utilisait lorsqu’il partait en canot dans la nature. Et nous avons quelques dessins humoristiques assez drôles, qu’il a créés pour des membres de sa famille ou des amis. Nous avons tout ça.

    Parmi nos documents les plus intéressants, je nommerais les 33 scénarimages qu’il a créés pour plusieurs de ses films : Blake; À la recherche de la baleine franche; la série de documentaires sur le canot L’aviron qui nous mène; et quelques films qui n’ont jamais été tournés. Les scénarimages comprennent plus de 2 100 croquis. C’est vraiment passionnant, parce que nous pouvons en quelque sorte reconstituer sa manière de penser au début du film, et voir comment il l’organisait visuellement. C’est très excitant de les avoir.

    Nous avons aussi des documents textuels. Pas beaucoup, car Bill était très visuel dans sa réflexion. Mais nous avons quelques scénarios de films, des ébauches de livres et des notes de recherche que Bill a prises, principalement lorsqu’il a commencé à réaliser des films sur les loups, dans les années 1970. Il y a donc des notes de recherche sur les loups. Il y a aussi un peu de correspondance concernant le tournage de ses films.

    Pour moi, les documents textuels les plus intéressants sont le courrier des admirateurs. Il y a pas mal de lettres et d’œuvres d’art, principalement des lettres d’enfants. J’imagine que les élèves lui envoyaient des lettres ou des dessins dans le cadre d’un projet en classe, après avoir vu un de ses films, comme Vogue-à-la-mer. C’est très amusant à lire. Je pense que notre dernier document est le certificat de nomination aux Oscars, qui date de 1968, pour Vogue-à-la-mer. Voilà, en résumé, ce que nous avons à l’heure actuelle.

    JA : Jill, parlez-nous de cette nomination aux Oscars. En quoi ça consiste?

    JD : C’est juste une plaque avec la lettre officielle de l’Académie posée dessus. En fait, il a reçu deux nominations aux Oscars : celle-là pour Vogue-à-la-mer, et une autre pour son film Blake. C’est un film sur son proche ami et collègue, un pilote, qui a également travaillé pour l’Office national du film. Si vous avez l’occasion de le regarder, c’est un court film vraiment drôle sur les petites aventures de Blake à travers le Canada, dans un tout petit avion. Mason a été mis en nomination aux Oscars pour ce court métrage.

    JA : Bill Mason a réalisé 19 films. Plusieurs d’entre eux ont été sélectionnés pour près de 70 prix internationaux. Il a remporté cinq prix de l’Académie canadienne du cinéma et de la télévision, quatre Prix Golden Sheaf et trois prix de l’Académie britannique des arts du cinéma et de la télévision, sans oublier les deux nominations aux Oscars dont Jill a parlé.

    Presque tous les films de Bill Mason peuvent être visionnés gratuitement sur le site de l’Office national du film. Il suffit d’aller sur le site onf.ca et de chercher « Bill Mason ».

    Bill Mason avait-il une relation avec Bibliothèque et Archives Canada? Comment BAC en est-il venu à acquérir cette collection?

    JD : À ma connaissance, il n’y avait pas de relation; tout est passé par son épouse. Joyce Mason nous a donné quelques-uns de ses films au fil des ans. Mais, en réalité, c’est par l’intermédiaire de Ken Buck, un très bon ami de Bill Mason et son directeur de la photographie pendant de nombreuses années, que nous avons obtenu la majeure partie de la collection qui n’est pas passée par l’ONF. Ken est entré en contact avec moi, au nom de la famille Mason, en 2006 ou 2008. Les membres de la famille s’inquiétaient pour les milliers de photographies qui se trouvaient encore à la maison. Ils se sont donc adressés à des archivistes.

    À partir de là, j’ai commencé à demander à la famille si elle avait d’autres documents. La collection s’est ainsi enrichie d’éléments audiovisuels, de documents textuels et d’œuvres d’art. Je pense qu’à la suite de nos conversations, la famille a donné au Musée des sciences et de la technologie environ 150 articles tirés de l’équipement photographique et cinématographique de Bill Mason. Ils ont également donné plusieurs artefacts au Musée canadien de l’histoire, comme des costumes, des accessoires et certains films.

    JA : Comme Jill vient de le mentionner, on retrouve, dans la région de la capitale nationale, des articles liés à Bill Mason dans les collections de BAC, du Musée des sciences et de la technologie et du Musée canadien de l’histoire. En outre, le Musée canadien du canot à Peterborough, en Ontario, expose le canot Prospector rouge de 16 pieds de Bill Mason.

    Ce canot a été livré à la maison des Mason, sur les rives du lac Meech, au nord d’Ottawa, par un fabricant de Fredericton, au Nouveau-Brunswick, au printemps 1973. À partir de ce moment, le canot est utilisé dans tous les projets de Bill Mason : ses films didactiques sur le canot, ses livres, ses documentaires L’aviron qui nous mène etSong of the Paddle, et son dernier film épique, Waterwalker. Bill l’utilise aussi à maintes reprises lorsqu’il part en voyage en solo pendant un mois sur la rive nord du lac Supérieur, lors de voyages en famille dans le parc Algonquin, ou sur la rivière Pukaskwa, au nord du lac Supérieur. La famille en a fait don au Musée canadien du canot en 1999.

    Revenons à Jill Delaney…

    JD : Même si le terme est un peu surutilisé, c’était un vrai privilège d’aller chez Joyce Mason quand elle vivait encore au bord du lac Meech. On y trouvait plein de choses liées à Bill Mason et à sa carrière. Les deux premières fois que j’y suis allée, ils avaient encore beaucoup, beaucoup de canots devant la maison, y compris, je crois, le Prospector. C’était vraiment excitant!

    En plus, l’étage de la maison, où Mason avait son studio, était rempli de trésors. Il y avait entre autres une des petites sculptures qu’il a utilisées pour fabriquer Vogue-à-la-mer. J’ai beaucoup aimé ce film quand j’étais enfant, alors c’était vraiment génial.

    Joyce était très disposée à discuter de la façon dont les choses pourraient fonctionner. Becky a participé au processus elle aussi, tout comme Paul, mais pas autant. J’ai parlé plusieurs fois avec Becky de ce qui pourrait nous intéresser. C’est ainsi que le don de photographies s’est transformé en don de nombreux documents très variés, qui devraient intéresser grandement les chercheurs.

    Extrait de l’entrevue de la CBC

    RB : Vous qui avez pratiqué les deux arts, comment comparez-vous le cinéma et la peinture?

    VBM : Avec le cinéma, j’ai senti que je pouvais communiquer ma passion pour le canot et la terre à un très grand public. C’est ce dont nous parlions tantôt, le souci de la terre. Je pense que c’est un moyen de transmettre un message.

    Avec la peinture, que faites-vous? Rien d’autre qu’une peinture. C’est la chose la plus satisfaisante au monde. C’est si simple, si direct. Il n’y a pas de techniciens, pas de directeur, pas de travail en laboratoire, etc. Je peins le tableau, je mets un cadre autour, et c’est tout. C’est la simplicité même. Le tableau est seulement terminé quand je suis satisfait. Par contre, lorsque vous vendez une peinture, c’est fini, elle est partie. Il y a peut-être une seule personne qui en profite. Mais si vous avez la chance de l’exposer dans un musée national ou un lieu semblable, elle peut être vue par un public très large.

    Je pense qu’après avoir fait une carrière de réalisateur, je suis encore plus heureux de reprendre la peinture, parce que j’ai dit ce que j’avais à dire. Waterwalker ne traite pas la pollution comme un problème individuel, mais comme quelque chose qui ne va pas chez nous en tant qu’êtres humains. C’est ça mon message. J’aimerais maintenant passer le reste de ma vie à montrer au spectateur à quel point la nature est incroyablement belle et excitante.

    RB : C’est de là que vous tirez votre sentiment d’accomplissement.

    VBM : Exactement. J’explique souvent que je n’ai pas arrêté de faire des films parce que je n’aimais pas ça. Je suis plutôt passé de quelque chose que j’aimais faire à un art que j’avais envie de retrouver. Je voulais expérimenter les textures, et essayer de reproduire les émotions ressenties dans la nature sauvage en peinture, plutôt qu’en film.

    (Sons de canots…)

    JA : Quelle était la relation de Bill avec la nature et le plein air? Se préoccupait-il de l’environnement dans son ensemble?

    Revoici Joyce Mason…

    JM : Tout à fait! Je pense que c’est la raison pour laquelle il a montré ses diapositives et s’est lancé dans le cinéma. Dès le début, il avait un grand amour de la création. Il avait une foi très forte; il était convaincu que nous avions la responsabilité de prendre soin de l’environnement et de rester conscients de sa place dans notre vie. Il a toujours été très attaché à ce concept, au point d’en faire son principal objectif. C’est pour ça qu’il faisait connaître tous ces endroits et produisait de magnifiques œuvres.

    Il a écrit une dernière lettre en août, parce qu’un grand nombre de personnes lui ont écrit pour lui dire comment ses films les avaient influencées. Il a donc écrit une lettre, et il se sentait mal, parce qu’il s’est toujours fait un point d’honneur de répondre à toutes les questions des gens. Je vais citer un passage au bas de cette lettre. Elle se trouve à la dernière page de Fire in the Bones, donc à la page 269. On pourrait traduire ainsi : « mon obsession était de partager mon émerveillement, de montrer la beauté infinie du monde que Dieu a créé, et d’aider les gens à aimer ce monde et à s’en préoccuper ». Sa passion pour la nature était alimentée par l’amour de la terre.

    JA : Bill a souvent été qualifié d’artiste de la nature sauvage. Nous avons demandé à Joyce de définir ce terme pour nous.

    JM : Toutes ses peintures et tous ses croquis incorporaient la nature sauvage. À l’exception peut-être de ses dessins humoristiques, et encore. Bien sûr, pendant sa formation, il a peint des portraits et des modèles, mais il était plus à l’aise dans la nature sauvage. Becky pourrait peut-être en parler elle aussi vu qu’elle a fait quelques voyages de peinture avec lui.

    BM : Je considère mon père comme un artiste de la nature sauvage, parce que son amour pour cette nature était carrément la clé de son existence. Cet amour s’est développé dans l’enfance et ne l’a jamais quitté. Il voulait simplement saisir la beauté de la terre. Nous avons fait quelques voyages pour réaliser des croquis, dont un sur la rivière Petawawa. Je me rappelle avoir fait des croquis avec mon père, avoir regardé l’eau couler le long de la rivière. Nous étions entourés de noir et de bleu et nous admirions de magnifiques couchers de soleil que nous avons tous reproduits. C’était tout ce qu’il voulait, je pense : reproduire la beauté de la terre dans son art.

    JA : Le Centre Bill Mason a été créé par le Conseil scolaire d’Ottawa-Carleton en 1989. C’est une sorte de salle de classe en plein air de 29 hectares (ou 72 acres), qui permet aux élèves d’étudier les sciences naturelles, d’explorer et d’expérimenter dans un milieu naturel exceptionnel. Des élèves de tous les niveaux viennent y étudier les écosystèmes.

    Une bourse d’études a aussi été créée en l’honneur de Bill Mason. Elle fournit chaque année un montant de 1 000 $ destiné à financer l’éducation collégiale ou universitaire des gardiens de l’environnement de demain. Ce fonds est géré par Pagaie Canada.

    Extrait de l’entrevue de la CBC

    (Sons de canots…)

    RB : Maintenant que vous vous êtes accordé le plaisir de faire ce que vous aimez, Bill, j’ai l’impression que le plus important, pour vous, c’est la terre et votre amour pour elle.

    VBM : Je pense que oui. Je dois avouer que j’y suis attaché à la limite du fanatisme. Maintenant que j’ai abandonné le cinéma, j’utilise mes anciens films ou des extraits pour parler aux gens. C’est important ça aussi, parce que le film est tourné, distribué et vu par de nombreuses personnes. Mais quand je vois les gens en personne, je peux dire tout ce que je veux. Je peux sentir mon public et ses réactions. Avec un peu de chance, je peux les amener à s’y intéresser vraiment. Je fais aussi beaucoup de promotion pour les organisations environnementales, parce que je crois sincèrement qu’il n’y a aucun espoir sans elles.

    JA : Paul Mason est dessinateur et canoteur. Encore tout jeune, il apparaît à la proue du canot dans le livre et les quatre films de la série L’aviron qui nous mène. Il a mené une carrière de moniteur de canot et de guide en nature. En 1993, il remporte la médaille de bronze aux championnats d’eau vive en canot ouvert, style libre. Paul est également le coauteur du livre Thrill of the Paddle : The Art of Whitewater Canoeing, publié en 1999.

    Nous lui avons demandé s’il pensait que le message de son père au public avait encore un impact aujourd’hui.

    Paul Mason (PM) : C’est intéressant de voir qu’en 2021, les gens font encore référence aux œuvres de mon père, que ce soit le film Waterwalker ou les livres Path of the Paddle ou Song of the Paddle. Je reçois encore, de temps en temps, des commentaires de personnes qui ont apporté le livre sur une rivière. Le livre leur a montré comment faire la descente. Il a été écrit il y a longtemps, mais il est intemporel, c’est intéressant.

    Waterwalker continue de toucher les gens comme mon père l’espérait, je suppose : il fait ouvrir les yeux et change leurs valeurs en profondeur. Par exemple, j’ai parlé à quelqu’un qui a donné une nouvelle orientation à sa vie après avoir regardé le film.

    J’ai aussi rencontré des gens qui ont changé leur point de vue sur la nature sauvage. Parfois, ce changement se répercute dans leur vie professionnelle — de façon spectaculaire ou subtile. Par « spectaculaire », je veux dire qu’ils changent carrément de métier. D’autres fois, c’est plus subtil, car c’est leur perception de la nature sauvage qui change. C’est surprenant de voir que c’est encore le cas après si longtemps.

    JA : À part le canot Chestnut Prospector, qui se trouve au musée du canot à Peterborough, où se trouvent les canots de votre père?

    Écoutons la réponse de Paul et Becky Mason.

    PM : Becky pourrait vous dire exactement où ils se trouvent, car beaucoup d’entre eux sont sur le pas de sa porte. J’en ai un sous le toit de mon porche arrière. Ils sont un peu éparpillés, mais d’autres sont entreposés. Becky pourrait sans doute vous dire dans quels musées ils se trouvent?

    BM : Oui, mon père était un collectionneur de canots invétéré. Je pense que tous les membres de notre famille, à l’exception peut-être de ma mère, ont la même passion. Les canots ont joué un rôle très important dans la carrière de mon père. Il les a filmés. Il les a aimés. Il les a représentés en pleine action.

    Notre premier don a donc été fait au Musée canadien du canot, à Peterborough. C’était son Chestnut Prospector. Et ils l’ont fièrement exposé dans un magnifique cadre. N’importe qui dans le monde peut aller voir son canot, qui porte plein de marques accumulées dans les rapides. C’est assez spécial. Avec le film Waterwalker qui joue en arrière-plan, on a vraiment l’impression d’y être.

    Un autre canot, le Chestnut Pal, a été donné au Musée de l’histoire. C’était un canot très spécial pour mon père. Il l’a utilisé dans beaucoup de ses voyages en solo. Il l’aimait, ce canot. En fait, il les aimait tous.

    Tous étaient rouges, sauf deux peut-être, ou un peu plus. Mon père aimait la couleur rouge parce qu’elle brille sur la pellicule de 16 mm. On dirait que la couleur rouge est idéale pour un tournage dans la nature. Nous avons donc beaucoup de canots rouges entreposés.

    J’ai construit un nouveau hangar pour abriter les canots de mon père. Nous allons en faire don à divers musées, mais nous procédons lentement pour qu’ils soient tous très heureux. Nous les emmenons faire un tour de temps en temps, car les canots se sentent un peu seuls quand ils ne vont pas sur l’eau.

    La passion se transmet. Nous avons deux petits-enfants, dont une qui est passionnée de canotage. Elle apporte les canots de son grand-père sur le lac Meech ou ailleurs. La tradition se perpétue.

    JA : Becky, avez-vous quelque chose à ajouter?

    BM : Nous allons donner d’autres articles aux Archives nationales. L’un d’entre eux sera essentiel à la collection, car il s’agit d’une référence croisée incroyable : les journaux intimes de ma mère. Les archivistes ont accepté notre fonds parce que nous avons tout conservé de manière cohérente. Nous n’avons rien jeté. Il s’agit donc d’une capsule temporelle de la vie d’un artiste et cinéaste des années 1970, 1980, et avant. C’est tout simplement fascinant pour le public! Il était important que les œuvres de papa soient recueillies, mais c’est aussi une occasion en or de jeter un œil dans les coulisses pour voir comment travaillait un réalisateur dans les années 1970.

    JA : Pour en savoir plus sur la collection de Bill Mason conservée à Bibliothèque et Archives Canada, visitez-nous en ligne à bac-lac.gc.ca. Sur la page de cet épisode, vous trouverez un certain nombre de liens relatifs à Bill et à sa famille.

    Merci d’avoir été des nôtres. Ici Josée Arnold, votre animatrice. Vous écoutiez « Découvrez Bibliothèque et Archives Canada — votre fenêtre sur l’histoire, la littérature et la culture canadiennes ». Nous remercions tout particulièrement nos invités d’aujourd’hui, Joyce, Becky et Paul Mason, ainsi que l’archiviste de BAC, Jill Delaney. Un grand merci également à Isabel Larocque pour sa contribution.

    Cet épisode a été produit et conçu par David Knox.

    Si vous avez aimé cet épisode, nous vous invitons à vous abonner au balado par le fil RSS de notre site Web, Apple Podcasts ou votre plateforme habituelle.

    Vous trouverez la version anglaise de tous nos épisodes sur notre site Web ainsi que sur Apple Podcasts et Spotify. Il suffit de chercher « Discover Library and Archives Canada ».

    Pour plus d’information sur nos balados, ou si vous avez des questions, des commentaires ou des suggestions, visitez-nous à bac-lac.gc.ca/balados.

    RB : Vous vivez très près d’Ottawa. Est-ce que vous vous impliquez un peu politiquement?

    VBM : Roy, je vais vous faire un aveu. Je ne serais pas ici si vous ne m’aviez pas demandé de venir. Que font tous ces gens ici? Pourquoi ne sont-ils pas dans leurs canots? J’ai du mal à y croire. Et cette salve de 21 coups de feu, quelle perte de temps!

    RB : Vous savez…

    VBM : Alors qu’il y a toutes ces eaux! Regardez là, vous voyez toute cette eau qui passe sous le pont, là-bas?

    RB : Oui.

    VBM : On serait en train de naviguer là, ou bien un peu plus au nord, sur la rivière Dumoine, par exemple.

    RB : Voyons, ils sont venus devant les édifices du Parlement pour célébrer un événement patriotique. Ils sont là par amour de leur pays. Et ils admirent leur drapeau, vous savez.

    VBM : Eh bien, juste là, on a la première erreur : la feuille d’érable . (Rires de RB) Je leur ai pourtant dit qu’il devrait y avoir un canot sur le drapeau! Des canots, il y en a partout au pays.

    RB : En effet.

    VBM : Mais ils n’ont pas d’érables rouges dans l’Ouest!

    RB : C’est bien vrai.

    VBM : Mais ils n’ont rien voulu entendre. (Rires de RB) Ils ne voulaient pas m’écouter.

Animatrice : Josée Arnold, Gestionnaire, Comm. organisationnelles et Serv. linguistiques, Direction générale des Communications

Invitée : Joyce Mason

Invitée : Becky Mason

Invité : Paul Mason

Invitée : Jill Delaney, Archiviste Principale en photographie, Media Specialisé, Direction générale des Archives

S'abonner

Abonnez-vous afin de recevoir des nouveaux épisodes.

Liens connexes :

Contactez l'équipe balados

Envoyez vos questions et commentaires à : bac.balados-podcasts.lac@canada.ca